Republication de la F.A.G.S., cliquez ici pour l’originale
Dimanche passé, la F.A.G.S. et ses complices queers et trans ont perturbé le défilé de la fierté corporative, sioniste et colonialiste de Fierté Montréal.
Nous nous sommes rassemblés vers 13h dans la zone des spectateurs à la Place Ville Marie en tenue et maquillage drag bloc. Près d’une douzaine de flics avec des brassards SIS se sont mobilisés pour surveiller notre rassemblement, car clairment qu’un groupe de queers à la fierté se protégeant mutuellement de la COVID est une cause de suspicion. Autour de 13h30, vers le début de la parade, nous avons pris la rue au moment où le char de parade Queer pour la Palestine de Helem, Mubaadarat et Voix Juives Indépendantes passait. En marchant derrière leur char dans le défilé pendant un court moment, nous avons réussi à apaiser les craintes des boeufs anxieux.
Après avoir défilé brièvement, nous nous sommes arrêtés et nous avons déployé une bannière extra-longue pour commencer à disperser et à perturber le défilé. Nous avons prononcés un discours sur le pinkwashing corporatif de Fierté Montréal. Nous avons ensuite communiqué avec les membres du char AGIR derrière nous, leur permettant ainsi qu’à plusieurs autres chars communautaires de passer et de continuer à défiler, avant de bloquer le char d’eau gazeuse Bubly.
Nous avons continué à marcher et à zig-zaguer vers l’arrière du défilé, évitant largement l’intervention des keufs, et bloquant brièvement plusieurs chars et contingents liés aux intérêts des entreprises sionistes. Les chars et les contingents solidaires nous ont encouragés et ont levé le poing sur notre passage. Un petit contingent portant des drapeaux sionistes s’est approché. Nous avons tenté de les bloquer en déployant rapidement une deuxième banderole extra-longue, mais la police nous a brutalement poussés sur le côté de la route et a volé notre banderole.
Comme la présence des flics commençait à s’intensifier, nous avons décidé de changer de direction et de revenir vers l’avant du défilé, en suivant et en protestant contre le contingent sioniste. Après avoir interrompu le défilé à plusieurs reprises, nous nous sommes arrêtés à l’angle de Jeanne-Mance et René Lévesque. Là, nous avons bloqué toute la partie arrière du défilé, où se trouvaient presque tous les chars complices.
Pendant ce temps, les cochons, les sionistes, la sécurité privée et les maréchaux de Fierté nous ont attaqués et insultés, tandis que les passants nous encourageaient et scandaient des slogans avec nous. Des membres autonomes des contingents Helem, Mubaadarat et VJI sont revenus nous rejoindre après leur perturbation « die-in » réussie et poignante. D’autres membres de la communauté ont répondu à notre appel public de soutien. Notre nombre est passé à environ 150 manifestants.
Alors que les cochons se multipliaient et revêtaient leur équipement anti-émeute, que les véhicules de transport de prisonniers arrivaient, que Fierté nous suppliait de permettre à leur parade corporative de continuer, que les sionistes nous lançaient des projectiles, que le soleil brûlant du mois d’août tapait sur nous, nous sommes restés fermement en place.
Alors que les flics nous bousculaient, nous tiraient, nous matraquaient, essayaient de voler notre matériel, nous menaçaient et nous brutalisaient devant une foule de nos adelphes queers, nous sommes restés inébranlables et défiants.
Nous avons bloqué le défilé à Jeanne Mance pendant près d’une heure avant que la police et les maréchaux de Fierté, traîtres de classe, ne travaillent ensemble pour rediriger le défilé de l’autre côté du terre-plein de René Levesque.
Après que le défilé soit passé de l’autre côté de la route, nous avons marché sur René Lévesque en scandant des slogans contre le pinkwashing et la police. La grande majorité des passants nous ont encouragés, tandis que certains nous ont crié du vitriol raciste, montrant leur vrai visage d’hommes cis blancs sionistes, capitalistes et colonialistes. Nous nous sommes finalement dispersés dans le métro. Aucune arrestation n’a eu lieu.
Bien que nous n’ayons pas réussi à faire annuler complètement le défilé, nous considérons que cette action a été une réussite.
Nous avons bloqué les chars des entreprises suffisamment longtemps pour que nombre de leurs spectateurs potentiels, situés plus loin sur le parcours de la parade, s’en aillent par ennui. Nous avons montré aux spectateurs queers et aux médias que la police n’a pas peur de brutaliser les queers lors d’une parade de la fierté. Nous avons rappelé au monde que la fierté était née d’une émeute contre la police, et non d’un défilé sponsorisé par des intérêts corporatistes. Nous avons montré qu’en tant que queers de conscience à Tio’tià:ke, comme à Tkaronto, les territoires Salishes côtiers colonialement connus sous le nom de Vancouver, et ailleurs sur l’île de la Tortue et dans le monde, nous n’accepterons pas un génocide en notre nom.
Fuck le pinkwashing, fuck Fierté Montréal, police partout, justice nulle part.