Le P!nk Bloc est ici aujourd’hui aux côtés de nos camarades pour dénoncer l’institution policière dans son ensemble et réaffirmer notre engagement dans la lutte pour l’abolition de la police et des prisons. En tant que queers révolutionnaires, notre résistance à la police va de soi. Les institutions policières et judiciaires sont les chiens de garde du patriarcat comme elles sont ceux du capital, du colonialisme et de la suprématie blanche. Les capitalistes roses du Village ont peut être oublié que la police est (et a toujours été) l’ennemie de nos communautés, allant des raids sur les bars gay à la criminalisation de nos adelphes travailleur-euses du sexe ou en situation d’itinérance.
Rappelons que les communautés queer et trans sont surreprésentées dans les populations itinérantes. Alors que nous représentons tout au plus 15% de la population, un tiers des personnes en situation d’itinérance à soi-disant Montréal serait queer. Pendant que la crise du logement empire la situation, on observe une augmentation des violences policières contre celleux qui habitent la rue. Ici même dans le Village, nos adelphes itinérant-es sont régulièrement harcelé-es et brutalisé-es par les agents du pouvoir.
C’est donc pas surprenant que, dans la dernière année à Tiotia:ke (Montréal) on a vu la police infliger de nombreuses violences, humiliations, amendes et arrestations contre des militant-es queer, particulièrement des militant-es transféminines. Elles sont ciblées spécifiquement parce qu’elles appartiennent à un groupe marginalisé et qu’elles s’engagent dans un travail politique au sein des mouvements d’extrême gauche. La police leur réserve un ensemble d’humiliations et de violences en prenant pour cible précisément leur transidentité. Mégenrage, insultes, violences physiques et verbales et humiliations publiquse font partie de la game pour nos camarades lorsque qu’arrêté-es. La police punit non pas les actes reprochés, mais le crime d’exister hors de la matrice de genre. Dans toutes les situations, la police a pour fonction de conserver l’ordre dominant, en sachant bien que celui-ci est oppressif et violent.
Comme groupe révolutionnaire, nous revendiquons l’abolition de la police et de la prison. Nous les reconnaissons comme des systèmes qui perpétuent les violences coloniales, transphobes et classistes. Les histoires de la violence de la police restées impunies sont beaucoup trop nombreuses. Le système au complet est corrompu par le pouvoir et ne reconnait que la force comme solution. Nous gardons une pensée pour nos camarades trans qui sont encore forcé-es dans des prisons de leur sexe assigné à la naissance. Qui subissent encore des agressions physiques et sexuelles sous les yeux bien ouverts des gardien-nes de prison, qui eux-mêmes assurent la continuité de la même violence étatique.
Nous dénonçons la police aussi comme une partie centrale d’un système mondial d’oppression qui se renforce et se maintient au-delà des frontières. Rappelons les liens entretenus par le SPVM avec les forces génocidaires d’occupation sioniste qui pillent, tuent et violent à Gaza en ce moment. Rappelons le caractère cishétérosexiste des violences policières sur les populations colonisées à Gaza comme ici. Les dénonciations de viols portés en masse par les femmes autochtones de Val-d’Or contre la police doivent aussi rester dans nos esprits.
Nous savons que d’autres mondes sont possibles. Nous revendiquons nos capacités d’autodéfense contre les violences transphobes. Nous revendiquons un réel engagement des communautés dans la prévention des violences et la responsabilisation des personnes commettant des agressions. L’État ne devrait pas avoir le monopole de la justice quand il maintient les injustices systémiques qui exacerbent les situations de crime. Nous prendrons toujours le gage de la justice transfomatrice au mensonge d’une réforme policière.
Les luttes de libération queer sont nécessairement en opposition aux polices, aux prisons et aux frontières, ici et partout dans le monde!
photo par @the_purple_line